Dr Anne MATHIOT,
chirurgien urologue
pédiatrique
Beaucoup de parents se posent cette question…
Le prépuce n’est pas d’emblée décalottable à la naissance chez la plupart des garçons, pour deux raisons :
1) Il y a un phimosis (l’ouverture du prépuce est étroite). Le phimosis est physiologique au moins les deux premières années.
2) Il y a des adhérences préputiales : le prépuce est collé au gland. De ce fait, même s’il n’y a pas de phimosis, on ne peut pas découvrir le gland complètement. Les adhérences se décollent toutes seules, mais dans un délai très variable d’un garçon à l’autre, parfois elles persistent jusqu’à la puberté.
Les chirurgiens urologiques pédiatriques considèrent qu’il ne faut pas forcer le décalottage douloureusement. Si on exerce des tractions trop fortes, on peut créer des micro-déchirures du prépuce , qui cicatriseront en rendant l’ouverture du prépuce encore moins souple.On conseille de laisser évoluer naturellement l’ouverture du prépuce, par les érections progressives et par les jeux instinctifs du jeune garçon.
Si le prépuce n’est pas du tout ouvert naturellement vers 2 ans, on peut proposer de détendre les fibres collagènes grâce à l’application de corticoïdes locaux pendant quelques semaines, mais on peut patienter jusqu’à 5-6 ans pour ce traitement en l’absence de douleur ou d’infection.
Pour les adhérences préputiales en revanche, sans phimosis, aucun traitement n’est requis.
La chirurgie du prépuce est réservée aux cas d’impossibilité de décalottage après 3 ans si échec des traitements corticoides locaux.
En résumé, le décalottage se fait le plus souvent naturellement sans intervention des parents, au cours des deux premières années. S’il ne se fait pas spontanément dans ce délai, mais qu’il n’y a pas de douleur ou d’infection, on peut attendre jusqu’à 5-6 ans avant d’en parler à son pédiatre.